Cannabis et testostérone
- Biohacking France
- 5 oct. 2024
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 14 janv.

Le cannabis est un genre botanique qui regroupe les plantes de la famille des Cannabacées.
Elles sont toutes originaires de l’Asie du Sud ou d’Asie centrale.
Cette plante est principalement consommée de deux façons différentes : de manière industrielle pour la qualité de ses fibres (chanvre agricole par exemple) et récréatif/médicinal.
Cette dernière utilise le taux de psychotropes (THC), variable selon les sous espèces, pour obtenir ses effets.
Aujourd’hui le cannabis peut être créé par hybridation ce qui permet une plus grande précision dans la contenance de THC et ainsi produire des plantes à usage médicinal (taux de THC bas) ou récréatif (taux de THC haut).
Source de l'image: https://www.futura-sciences.com/sante/definitions/cerveau-cannabis-15609/
Peu importe l'usage, son mode de fonctionnement reste le même et passe par le système endocannabinoïde. Ce dernier est composé de deux récepteurs nommés CB1 et CB2.
Les récepteurs CB1 se situent principalement dans le cerveau et dans le système nerveux central. Ils sont impliqués dans la régulation de l'humeur, de l’appétit, de la mémoire...
L'activation de ces récepteurs peut induire une sensation de bien être, de relaxation voir d'euphorie. Cela peut s'avérer utile dans le traitement de l'anxiété et de la dépression. Le THC active principalement les récepteurs CB1.
Les récepteurs CB2 se situent principalement dans le système nerveux.
Ils sont impliqués dans la gestion de l'inflammation, de la douleur.
Cela en fait un allié de choix pour le traitement de certaines conditions inflammatoires comme l’arthritisme par exemple. Le CBD possède une meilleure affinité avec les récepteurs CB2 ainsi qu'une activation des récepteurs de sérotonine.
Bien que pouvant créer une dépendance psychique, le cannabis est considérée comme une drogue dite douce car l’overdose menant à la mort est impossible.
C’est la drogue illégale la plus consommée en France mais ces consommateurs connaissent peu ses effets sur leurs hormones.
Nous allons donc
découvrir de quel façon l’usage de cannabis affecte la testostérone.
Cannabis et testostérone :
Commençons par adresser la base de la fertilité chez l’homme, la testostérone.
Cette hormone, bien
qu’également présente chez les femmes en plus petites quantité, est ce qui fait de l’homme un
homme:
Densité osseuse, croissance musculaire, capacité à la violence, croissance des poils etc… la
testostérone (et ses dérivés comme la DHT) en est responsable. Mais elle est également responsable
de la production et de la qualité du sperme. C’est ce qu’on appelle la spermatogénèse.
Comment le cannabis affecte donc ce processus ? Le cannabis semble inhiber certains processus de la stéroïdogenèse. Mais alors de quelle façon ?
L’inhibition de la stéroïdogenèse, c’est-à-dire du processus de synthèse des hormones (hormone
males, hormones gynécologiques etc…) à partir de cholestérol, peut être négativement affecter à
deux niveaux.
1 : l’hypophyse/Glande pituitaire : localisée à la base du cerveau, elle produit des hormones (LH et
FSH) qui contrôlent la production de testostérone et des spermatozoïdes par les testicules. Chez la
femme elle est responsable de l’ovulation et de la production d’ovaires. Cette glande affecte aussi
d’autre hormones liées à la thyroïde par exemple.
2 : les Gonades : correspondant respectivement aux testicules chez l’homme et aux ovaires chez la
femme. Ce sont eux qui, sous l’influence des signaux envoyé par l’hypophyse, vont produire les
hormone et agents responsables de la fertilité.
Le cannabis inhibe principalement l’hypophyse.
En effet l’hypophyse contient des neurones appelés « Gonadotropin-releasing hormone neurons » (GnRH).
Ils sont absolument essentiels à la
reproduction car ce sont eux qui libèrent la gonadolibérine, l’hormone qui contrôle la maturation
sexuelle à la puberté, puis la fertilité.
Ces neurones contiennent des récepteurs cannabinoïdes de type 1 et 2. Le cannabis consommé se lie donc à ces récepteurs et inhibe la GnRH. Cela bloque la production de LH (hormone lutéine) et de FSH (hormone de stimulation folliculaire) et donc infine diminue la testostérone. Une réduction du volume testiculaire pourrait également être constater chez certains individus.
L'étude suivante a suivi 20 sujets mâles consommant du cannabis au moins 4 fois par semaines pendant 6 mois. Les chercheurs ont obtenus les résultats suivants : diminution du taux de testostérone de quasiment de moitié chez les consommateurs (416ng vs 742ng). La diminution étant alors proportionnelle à la consommation.
A la fin des 6 mois d’expérience, 6 d’entre eux affichaient une oligospermie (faible concentration de spermatozoïde dans le sperme) et 2 autres étaient tout simplement stériles.
Les mécanismes ont été compris mais malgré toutes ces données, peu d’étude n’avait démontrée de
façon concrète (c’est-à-dire sur un grand nombre de sujets) une diminution de testostérone lié à la
consommation de cannabis.
Une étude datant de 2017 a suivi 1500 hommes et cette dernière nous indique qu’il n’y a pas finalement de différence de taux de testostérone entre les fumeurs de cannabis et les non-
fumeurs.
Cependant une diminution de testostérone significative a été constatée si les sujets ont
consommé cette plante récemment.
La diminution de testostérone ne serait donc pas liée à la durée ni à la fréquence de consommation de cannabis mais à un effet spontané lié à une consommation récente.

Source de l'image: https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S001502822300167X
Cannabis et gynécomastie :
Certains des composant du cannabis auraient la capacité de se lier aux
récepteurs d’œstrogènes ce qui, chez un homme, peut mener à plus d'œstrogène en circulation. Cela
pourrait avoir des effets indésirables comme la gynécomastie, une prise de poids...
Cela reste cependant un argument assez faible, le lien de cause à effet n’étant toujours pas réellement prouver.
Cannabis et dommages testiculaires :
Quel est l'effet du cannabis sur la fonction testiculaire?
Une étude sur des souris démontrent une nécrose des tissus testiculaires après 30 jours seulement
d’exposition au cannabis.
Cette nécrose est liée aux espèces réactives de l’oxygène (ROS). En effet les cellules du sperme produisent ces molécules inflammatoires (radicaux libres, ions oxygénés…) en réaction à la perturbation de la spermatogénèse, lié dans ce cas à la consommation de cannabis.
Comment l’éviter ?
Certains antioxydants s’avèrent efficaces pour neutraliser ces molécules mais cette efficacité n’est
constatée que par une combinaison de plusieurs antioxydants.
Etonnamment, la vitamine C et la Mélatonine aggravent les dommages sur les testicules induits par le cannabis lorsqu’ils sont administrés séparément mais ils inhibent ces mêmes dommages lorsqu’ils sont consommés ensemble.
Cannabis et érection :