La Mémoire Musculaire : Pourquoi rien n'est jamais vraiment perdu ?
- Biohacking France
- 31 janv.
- 5 min de lecture

« La musculation est un sport ingrat, quand on arrête on perd tout ». Cette phrase est un poncif. C’est devenu un lieu commun qui fait culpabiliser de nombreux pratiquants de musculation de prendre des vacances ou encore en décourage d’autres qui pensent devoir repartir de zéro après un arrêt.
Cet article a pour but de briser ce mythe et de démontrer que la musculation n’est pas un sport si ingrat que ça.
Et la raison se trouvent dans les myonoyaux.
Arrêt d’entrainement et impact physiologique:
« Alors on ne perd rien lors d’un arrêt de plusieurs années? »
Une réponse honnête serait: on perd beaucoup mais pas le plus important.
Lorsque un pratiquant de musculation cesse de s’entrainer il perd dans un premier temps une partie du glycogène stocké dans ses muscles.
En effet un athlète peut stocker jusqu’a 23-25gr de glycogène par kilos de masse musculaire alors que le taux pour un individus qui ne pratique pas d’activité sportive intense est environ de 15gr par kilos de masse musculaire.
Le corps perd également une partie de l’adaptation acquise par son système nerveux ce qui entraine une réduction de la force et de la coordination particulièrement sur les exercices en barre libre (squat, soulever de terre, développer coucher, développer militaire...).
Après quelques semaines (3 semaines approximativement) d’arrêt, le catabolisme s’amplifie et l’individu commencera a perdre réellement de la masse musculaire, car le corps ne reçoit pas de signaux (entraînements) pour maintenir ce tissus vorace en calories.
Ce phénomène sera évidemment amplifier si la nutrition du sujet en question ne contient pas assez de protéine et de calories. La survie oblige, l’organisme ne conserve que le nécessaire.
Mais que reste il ? Bien qu’ils ne sont pas visible à l’oeil nu, il reste le plus important: les myonoyaux (« myonuclei » dans la langue de Shakespeare).
Ces derniers se trouvent dans les cellules musculaires et possèdent l’ADN qui orchestre la création de nouvelles cellules musculaires. La bonne nouvelle est que ces myonoyaux sont apparement permanents (ou du moins ont une durée de vie extrêmement longue, au minimum 15 ans. Le consensus scientifique n’étant pas encore fixé)

D’ou viennent t’elles?
Lors d’un stress imposé à des fibres musculaires non entrainées, ces dernières recrutent des myonoyaux des cellules satellites avant d’enclencher le processus d’hypertrophie.
Cela voudrait dire que les myonoyaux sont responsable de l’augmentation de la synthèse protéique de la cellule musculaire en question. Ils sont donc précurseur à toute hypertrophie.
Si le muscle est soumis à un processus d’atrophie, ces myonoyaux ne sont pas affectés.
Résultat, les fibres musculaires qui ont acquis un grand nombre de myonoyaux grossissent plus vite après une période d’arrêt, même si cette dernière dure plusieurs années.
C’est cela qu’on appelle la mémoire musculaire.
Il est toutefois important de noter que cette acquisition de myonoyaux est beaucoup plus difficile à un âge avancé. C'est encore un argument pour commencer la musculation jeune afin de d’acquérir cette réserve de myonoyaux qui sera très utile tout au long de la vie.
À titre d’exemple une étude sur des souris a démontrée, après une reprise de l’entrainement, que les souris ayant un taux de myonoyaux plus élevé ont observé une croissance de 36% contrairement à des souris non-entrainées où ce taux n'était que de 6%.
Hormis les souris, il existe des exemples plus proches de nous, comme certains athlète professionnel.
Prenons le cas de Kevin Levrogne.
Ce dernier était un culturiste professionnel qui a remporté deux fois l’Arnold classic (1994 et 1996) et il atteignit la deuxième place du podium au Mr Olympia.
Il était également musicien et il prenait chaque année de longue période sans entrainement pour tourner avec son groupe. On suppose que sa diète n'était plus celle d’un culturiste et il perdait donc énormément de masse musculaire.
Malgré cette régression il réussissait à se préparer pour le concours de Mr Olympia en quelques mois à peine et à retrouver sa place parmi les meilleures culturistes mondiaux.
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