La dysménorrhée, bien que sans danger généralement, est une condition extrêmement présente chez les femmes post-pubères si bien qu’elle affecte au minimum 50% d’entre elles. Elle se caractérise par des crampes et des douleurs dans l’abdomen inférieur, des douleurs au bas du dos et parfois la douleur irradie même jusque dans la jambe. D’autres symptômes peuvent apparaitre comme les nausées, les vomissements, la fatigue, l’irritabilité etc…
Certains facteurs amplifient ce phénomène notamment :
-la cigarette
-l’alcool
-le surpoids/l’obésité
-les femmes n’ayant pas encore eu d’enfant
-les femmes ayant eu leur règle avant 11 ans
Comme on peut le constater, nombreux de ces facteurs sont liés à notre style de vie. On ne peut que encourager, dysménorrhée ou pas, à perdre du poids et à arrêter la cigarette et l’alcool. Cependant, toujours dans une perspective de biohacking, nous allons mettre en lumière les suppléments (naturels ou médicamenteux) et les pratiques qui peuvent diminuer la sévérité de ces symptômes.
1er méthode : Jeûne prolongé / jeûne intermittent
Commençons par la méthode la moins couteuse mais également la plus radicale : le jeûne. Effectivement de nombreuses études démontrent l’efficacité du jeûne sur la douleur, les crampes, les nausées liés aux cycles menstruels.
On pourrait croire que cette diminution des symptômes est liés à une réduction des marqueurs inflammatoires mais cette étude sur les protéines C réactive par exemple montre qu’il n’y a pas d’impact sur ces dernières.
Cette déduction est toute personnelle mais la raison est surement dû à une diminution des hormones liés à l’ovulation. Dans une perspective de psychologie évolutionniste, tomber enceinte pendant une famine est extrêmement dangereux et notre corps le sait.
2ème méthode : Pilule contraceptive et anti-inflammatoire non stéroïdiens
Les pilules contraceptives contenant des œstrogènes et de la progestérone s’avère plus efficaces contre les crampes qu’un placebo.
Également les pilules à base de progestérone uniquement sont utilisé dans le traitement de l’endométriose et une réduction des douleurs est notable. À ce jour il manque une étude portant uniquement sur les effets de ce type de pilule sur la dysménorrhée. Il est cependant possible de trouver de nombreux témoignage de femmes ayant eu une réduction drastique des douleurs. L’utilisation des anti-inflammatoire non stéroïdiens est également efficace, en réduisant la prostaglandine, sur le traitement des douleurs menstruelles.
Cependant, au vu des nombreux effets secondaires liés à la pilule contraceptive et aux anti-inflammatoire, ce n’est pas souhaitable comme traitement sur le long terme.
3ème méthode : la supplémentation
Surement la méthode la moins invasive, la supplémentation est une méthode viable pour aider les femmes atteintes de douleurs menstruelles. De nombreux suppléments ont été testés et 4 ont retenus l’attention des scientifiques :
La forme D3 est à privilégier pour son haut taux d’absorption (à consommer avec une source de lipide). La vitamine D est le supplément le plus important pour les douleurs menstruelles.
La vitamine E. Les douleurs menstruels semblant être en partie liées à l’augmentation de la prostaglandine. Cette dernière force les muscles et les vaisseaux sanguins de l’utérus à se contracter. Cette hormone est à son plus haut niveau le premier jour des menstruations et diminue jour après jour. La vitamine E, via son action antioxydante, inhibe le processus de formation de la prostaglandine réduisant ainsi les crampes. Source : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/36513486/
Le gingembre: C’est une épice contenant un grand nombre d’antioxydants et de nutriments. C’est entre autres une aide pour une digestion optimale, efficace contre les nausées et il est également considéré comme un aphrodisiaque. Certaines études montrent une efficacité contre les douleurs menstruelles alors que d’autres études montrent l’inverse. Au vu du faible cout de cette épice, il est toujours souhaitable de l’inclure au vu de ses nombreux bénéfices même au-delà de la dysménorrhée.
Autre pratique : Il a été également été démontré qu’une diète composée à base de poisson, de vitamine b12, de zinc ainsi que des habitudes menant à une augmentation de la température corporelle (bouillotte chaude sur le ventre, bain chaud…) peuvent aider dans le traitement de ces symptômes.
Adopter une diète peu inflammatoire, donc faible en acide arachidonique (qui est un précurseur de prostaglandine), est également efficace : limiter donc viande rouge et produit laitier. Il serait judicieux d’ajouter du magnésium également. C’est un relaxant du muscle souple de l’utérus et, comme la vitamine E, réduit la prostaglandine qui est une des causes des douleurs menstruelles. Il peut être également couplé à la vitamine B6.
Conclusion
Il existe finalement assez peu de recherche sur la réduction des douleurs menstruelles, outre l’utilisation des anti-inflammatoires, mais nous avons pu exposer quelques stratégies que chaque femme peut tester et ainsi adopter selon les résultats sur son propre corps. Il est important de noter que les femmes atteintes de saignement excessifs et de douleurs lors de leurs règles ont un taux de prostaglandine anormalement élevé. Et c’est la réduction de cette hormone (via les anti-inflammatoires, la vitamine E…) qui soulage nombre d’entre elles. Réduire la production de cette hormone, de façon la plus naturelle possible, pendant la période de douleur semble être la voie à suivre.
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